Vous avez une colopathie fonctionnelle
La colopathie fonctionnelle, avec son cortège de symptômes - douleurs abdominales, ballonnements, constipation ou au contraire diarrhée ou l'alternance des deux, digestion lente, crampes au niveau de l'anus, maux de tête, fatigue chronique, etc. est très fréquente : on estime qu'environ 20% de la population occidentale en souffre. Ce problème touche principalement les femmes.
Tous les soucis de la vie quotidienne, (travail, difficultés financières, famille, santé, etc.) agissent, sur la sensibilité, la motricité et les sécrétions de votre côlon et votre vie est "empoisonnée" par tous ces symptômes qui sont le reflet de votre caractère anxieux.
Il n'existe pas actuellement de moyen autre que clinique pour poser le diagnostic de cette "maladie". Cela signifie que c'est l'observation au cabinet médical qui permet de dire s'il s'agit d'une colopathie fonctionnelle. Bien que ces maux de ventre perturbent votre vie, dans la majorité des cas ils ne correspondent à aucune lésion et n'évoluent jamais vers d'autres problèmes, tels que le cancer de l'intestin, les maladies inflammatoires, etc.
Ce qu'il convient de faire
- Les angoisses étant souvent génératrices des troubles, il convient de vivre le plus calmement possible, de manger lentement, à heures régulières, en évitant de parler de façon à ne pas avaler d'air.
- La marche, ainsi que les boissons plus abondantes, surtout en dehors des repas, en favorisant le transit amélioreront les symptômes, en particulier la constipation qui est souvent associée.
- Si vous avez tendance à être constipée) ou ballonné(e), (ces deux symptômes cohabitent souvent), privilégiez les fibres (mais, attention de ne pas en manger trop) : les céréales, les légumes et les fruits secs, le pain complet ou au son. En même temps que ces fibres, mangez en petite quantité du riz (bien que constipant), des pâtes, des pommes de terre à l'eau.
- Allez à la selle régulièrement, tous les jours à la même heure, même en l'absence de besoin, à un moment tranquille, et également dès que le besoins se manifeste. Vous pouvez également boire un grand verre d'eau glacée, à jeun, quelques instants auparavant. Ne vous retenez pas, car la défécation est un phénomène naturel. Evitez de rester trop longtemps à la selle. La position assise proche de la position dite "à la turque", peut favoriser l'évacuation des selles.
- Si vous avez tendance à la diarrhée, privilégiez le riz, les pâtes, les viandes et les poissons grillés ou à la vapeur. Consommez une alimentation facilement absorbable et digeste, en petites quantités à la foi. Il vaut mieux manger moins mais plus fréquemment. Les liquides doivent être pris en petites quantités à la fois (trois ou quatre gorgées), mais plus fréquemment, à intervalles de 30 minutes. Vous pouvez utiliser des épices digestes comme le cumin, la coriandre, le gingembre, et la cardamone pour la cuisine.
Ce qu'il convient d'éviter
Méfiez-vous des médicaments qui constipent ou au contraire, qui :
- accélèrent le transit ; demandez toujours conseil à votre médecin avant de prendre un médicament même s'il vous semble anodin.
- D'une façon générale, abstenez-vous de consommer des graisses surcuites, des lentilles et des flageolets, du chewing-gum.
- Si vous avez tendance à être constipé(e), résistez aux aliments qui constipent comme le chocolat et à ceux qui "ballonnent" tels que les boissons gazeuses, le café au lait, les fromages fermentés, les choux, les artichauts. Les laxatifs irritants sont à proscrire (méfiez-vous de tous les laxatifs en vente libre et à base de plantes).
- Si vous avez tendance à la diarrhée, réduisez les légumes, les crudités, les fruits, la charcuterie, le gibier et les viandes en sauces, les laitages, les excitants (piments, alcool, thé, café). Gardez-vous de consommer des aliments incompatibles lors d'un même repas comme le lait et le yaourt, ou des aliments auxquels votre organisme n'est pas habitué, un plat oriental épicé par exemple. N'allez pas trop fréquemment à la selle car un surcroît de travail de l'intestin peut avoir pour conséquence un affaiblissement de son pouvoir d'absorption.
La colopathie fonctionnelle entraîne des troubles très divers, n'hésitez pas à consulter votre médecin devant tout symptôme nouveau ou différent car si la colopathie fonctionnelle ne dégénère jamais en cancer, en revanche, le cancer et la colopathie fonctionnelle peuvent cohabiter. Votre médecin vous rassurera. Il saura vous prescrire une coloscopie en cas de doute, surtout si certains membres de votre famille ont ou ont eu des polypes intestinaux ou un cancer du côlon, ou si les symptômes persistent malgré les traitements, surtout si celle colopathie fonctionnelle s'installe après l'âge de 50 ans.